Retour sur l’art de l’assemblage

28 mars et 29 mars 2008

Galerie Colbert
2 rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des petits champs

Frais d'inscription : 10 €
A payer sur place en liquide ou par chèque bancaire à l'ordre de :
lAgent Comptable de l'Université Paris–Sorbonne Paris IV
Gratuit pour les étudiants, les enseignants et les chercheurs titulaires

Opérer un retour sur l'art de l'assemblage, c'est tout d'abord envisager sa relecture à partir de l'exposition qui en propose la première généalogie, The Art of Assemblage, organisée par William C. Seitz au Museum of Modern Art de New York en 1961. La filiation collage-assemblage ne doit-elle pas être reconsidérée, au vu d'un certain nombre d'écrits critiques et d'événements qui en ont, depuis, renouvelé l'approche ? Ne faut-il pas revoir en particulier la dialectique fragmentation-assemblage, que Leo Steinberg met au jour dans son essai « Le Retour de Rodin » ( in Other Criteria / Confrontations with Twentieth-Century Art, 1972), et que reprenait l'exposition Le corps en morceaux organisée au Musée d'Orsay en 1990 ?

Il s'agirait ainsi d'étudier le rôle tenu par l'assemblage dans le champ élargi de la sculpture, et sa redéfinition au cours du XXe siècle : les principes liés à la notiond'assemblage sont-ils toujours opérants en ce début de XXIe siècle ?

Assembler, c'est en premier lieu unir, réunir, joindre plusieurs éléments entre eux de manière définitive ou non – monter/démonter –, procédure nécessitant des gestes et des techniques qui dépendent intrinsèquement du lien-liant, de ce matériau qui donne corps à l'assemblage. Ces clous, boulons, colles, maçonneries, scotchs et autres sparadraps n'auraient-ils qu'une fonction subalterne ?

On ne peut en second lieu explorer le terrain de l'assemblage sans croiser celui du bricolage. Comment l'anthropologie, à travers les écrits de Claude Lévi-Strauss ou d'André Leroi-Gourhan, a-telle influé sur la perception de cette notion ? Du statut d'artiste-chiffonnier tel que Charles Baudelaire le décrit, l'artiste serait-il passé à celui de « bricoleur et savant » ? Il faut également interroger la fonction que revêt la collecte des éléments trouvés (naturels et/ou artificiels), des rebuts mais aussi des artefacts. Pour quel type d'assemblage ? Pensée en termes d'acte de construction homogène ou d'hybridation, la distinction entre ces deux filiations est-elle toujours légitime ? Les actions de réemploi, de recyclage, d'appropriation, de mixage et par extension de détournement directement rattachées à la pratique de l'assemblage n'ont certainement pas la même portée aujourd'hui que dans les années cinquante.

Enfin, de l'atelier – celui du bricoleur autant que celui de l'artiste – n'est-on pas, au cours des années soixante, passé au chantier, soit à une autre échelle, celle de la dimension architecturale ? Quel rapport à l'espace, à la place – celle qui manque parce qu'envahie ? Quant à l'esthétique de la ruine souvent engendrée, fait-elle pour autant de l'assemblage un acte d'anti-construction, ou faut-il y voir une autre forme de construction ? En rhizome ?

Ce colloque a pour ambition d'approfondir et de développer de nouvelles réflexions sur l'art de l'assemblage et plus largement de souligner, voire de révéler les filiations, les points de convergence ou de divergence entre l'assemblage, l'environnement et l'installation.

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