Portrait et tapisserie

Vendredi 11 et samedi 12 juin 2010
Musées des Tissus et des Arts décoratifs
34 rue de la Charité
69002 Lyon

Inscriptions : sabrina.semiao@u-bordeaux3.fr
Contacts : pascal.bertrand@u-bordeaux3.fr ; philippe.bordes@inha.fr

Dans quelles circonstances et pour quelles raisons la tapisserie fut-elle choisie comme support du portrait ? Cette question centrale du colloque incite à préciser les spécificités du résultat tissé par rapport aux autres modalités du portrait. Comment les commanditaires, les artistes et les artisans, qui entretinrent le prestige de tapisserie avec leur argent et leur talent, répondirent-ils à l'attente croissante d'un art du portrait qui au cours du XVIe siècle supplanta un « art de mémoire » et ses figures-types ? Si la tension entre les traditions décoratives du support tissé et l'attrait du nouvel illusionnisme pictural a retenu l'attention des chercheurs, peu d'études ont été consacrées à celle créée par l'exigence croissante de vraisemblance physionomique. Ces portraits dans les tapisseries, qui témoignent de l'avènement d'un sens nouveau de l'histoire, furent-ils simplement un des sous-produits de l'essor du portrait historique assuré par la gravure et de la scène historique assurée par la peinture ?

L'abondance de personnages identifiés dans les tentures se comprend : l'aura du portrait se trouvait amplifié par l'aura de la tapisserie. Dans la suite des thèmes abordés par Wolfgang Brassat dans sa thèse, Tapisserien und Politik (1989, publiée en 1992), le colloque a pour ambition de préciser les usages et les fonctions des pièces comprenant des portraits. Cela demande un travail préalable de documentation propre à chaque cas : de qui s'agit-il et est-ce bien un portrait, réalisé suivant quel procédé, d'après quel modèle, conformément à quel type iconographique ? Chaque réponse soulève une question de méthode. Quels sont donc les critères qui permettent de déterminer si l'on est devant un portrait ou non ? Quel est le rôle visuel des inscriptions, des cartels et des armoiries et que signifie leur absence ? Le goût pour le portrait tissé fut-il constant et répandu au point d'en faire une catégorie ou un genre, comme en peinture ? Cette dernière question renvoie à des cas aussi différents que les tentures dynastiques au XVIe siècle et les « portraits tissés » aux XVIIIe et XIXe siècles.

Comité scientifique
Pascal-François Bertrand, université Michel de Montaigne - Bordeaux 3
Diane Bodart, université de Poitiers
Philippe Bordes, Institut national d'histoire de l'art, Paris, université Lumière Lyon 2 Koen Brosens, Katholieke Universiteit, Leuven (Louvain), Étienne Jollet, Université de Paris Ouest-Nanterre
Maria-Anne Privat-Savigny, musées des Tissus et des Arts décoratifs, Lyon
Julie Ramos, Institut national d'histoire de l'art, Paris.

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