Oudhna- Uthina. Redécouverte d’une cité de l’Afrique romaine

Du vendredi 1er février 2008 au dimanche 18 mai 2008

Musée archéologique Henri Prades
Montpellier / Lattes

Nous connaissons le nom exact de la ville romaine d'Oudhna, situé à 25 km au sud de la capitale tunisienne et à 35 km de l'antique capitale régionale, Carthage. Les inscriptions nous rapportent le nom d'Uthina ou Utina. Deux d'entre elles trouvées à Rome donnent la titulature complète et révèlent la véritable carte d'identité de la cité : Colonia Iulia Pietas Tertiadecimanorum Uthina. Avec ce titre, nous savons qu'il s'agit d'une colonie de soldats retraités (des vétérans) qui ont appartenu à la Treizième Légion, dont l'installation dans une bourgade indigène, nommée Uthina, a été décidée par César et qui s'est concrétisée entre 29 et 27 avant notre ère grâce à son héritier spirituel, Octave, le futur Auguste.
L'exploration de ce site insigne, connu depuis longtemps, a longtemps attendu. Au tout début du XXe siècle, Paul Gauckler, inspecteur en chef du service beylical des Antiquités, fouilla les somptueuses résidences urbaines des riches propriétaires fonciers du territoire antique d'Uthina. Il fit déposer 90 mosaïques à Tunis. Aujourd'hui, la salle d'Uthina est l'un des fleurons de ce temple de la mosaïque antique qu'est devenu le musée national du Bardo Une fois Gauckler parti, en octobre 1905, chassé vers l'Ecole française de Rome par des collègues peu scrupuleux, la recherche archéologique sur le site s'arrêta. Il fallut attendre le Plan d'action associant dégagements, études scientifiques et mise en valeur touristique, lancé le 10 février 1993, par le gouvernement tunisien pour assister à la Renaissance de la « splendide Uthina », comme on peut le lire sur quelques inscriptions latines récemment exhumées. La bibliothèque de l'INHA, à Paris, conserve une partie des archives privées de Paul Gauckler, qui documente parfaitement son travail pionnier.
Le but de l'exposition, prévue sur 500 m2 est de proposer au public du musée archéologique Henri Prades de Montpellier/Lattes, les résultats de cette redécouverte. L'exposition sera présentée ensuite à Tunis et elle constituera, enfin, le noyau du futur musée de site d'Oudhna/Uthina. Une cinquantaine de photographies montreront l'état actuel des monuments. Dans les vitrines, mais aussi à l'air libre pour les sculptures, seront exposées les œuvres découvertes au cours des fouilles récentes. Cent vingt neuf objets ou séries d'objets, pour la plupart inédits, seront ainsi présentés. Ils sont conservés dans le dépôt de fouille d'Oudhna ou au musée national du Bardo. Des archives (photographies, plans et relevés), conservés dans le fonds Poinssot de la bibliothèque de l'INHA, s'ajouteront à cet ensemble pour présenter les recherches de Paul Gauckler. Cette documentation illustre l'absolue nécessité de conserver la mémoire de l'archéologie, l'une des missions de la bibliothèque de l'INHA.

Exposition organisée par Montpellier-Agglomération, l'Institut national du patrimoine de Tunis (INP) et l'Institut national d'histoire de l'art (INHA, Paris).

Commissaires de l'exposition :
Habib Ben Hassen (directeur de la Planification à l'Agence de Mise en valeur et de Protection du Patrimoine Culturel tunisien (AMVPCC) à Tunis, directeur du site d'Oudhna), et Christian Landes, (conservateur en chef du patrimoine, conseiller scientifique à l'Institut national d'histoire de l'art, Paris).

Contact : programmation@inha.fr