Les effets de "trompe-l’œil" dans le cinéma américain contemporain (1984-2001)

Mercredi 10 mars 2010
17h à 20h
Galerie Colbert
salle Nicolas Fabri de Peiresc
2 rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs

Séminaire "Hollywood, recherches en cours"

Aurélie Ledoux (Paris I /ENS)
"Les effets de « trompe-l'œil » dans le cinéma américain contemporain (1984-2001)"
Université Paris-Diderot/Paris 7

Organisation
Jacqueline Nacache
jacqueline.nacache@univ-paris-diderot.fr

L'origine de ce travail réside dans la volonté de comprendre l'importance contemporaine des films américains reposant sur la question sceptique de la confusion du réel et de l'illusion. Pour sortir des impasses d'un discours trop général sur la « post-modernité », il s'agissait – avant même de pouvoir l'analyser – de délimiter conceptuellement et théoriquement ce phénomène. Pour ce faire, a été forgée une notion qui est autant un objet d'étude qu'un outil méthodologique : celle de « trompe-l'œil cinématographique ». Genre pictural dont nous tirons ici les règles d'un dispositif cinématographique, le trompe-l'œil définit le lieu d'une problématique esthétique commune à la peinture et au cinéma, à savoir la question de la production des images dans leur rapport au réel. En désignant les films qui s'appliquent à tromper leur spectateur en leur faisant croire en une fausse réalité diégétique, la notion de « trompe-l'œil cinématographique » a le double intérêt de circonscrire concrètement le corpus étudié et de le replacer dans la perspective plus large de l'esthétique et de la philosophie de l'art.

Au terme d'une étude qui utilise les outils de l'analyse filmique comme les théories narratologiques de la réception, il apparaît que l'effet paradoxal de ces films est de renforcer indirectement la valeur du réel : contrairement à ce qu'il affiche et loin d'en brouiller les frontières, ce cinéma contemporain du trompe-l'œil rassoit cette notion de réalité dans ce qu'elle a de plus normatif.

  • Bibliographie

AMIEL, Vincent et COUTÉ Pascal, Formes et obsessions du cinéma américain contemporain, (1980-2002), Paris : Klincksieck, 2003.
CASETTI, Francesco, D'un regard l'autre, le film et son spectateur, Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1990.
JULLIER, Laurent, L'Écran post-moderne : un cinéma de l'allusion et du feu d'artifice, Paris : L'Harmattan, 1997.
METZ, Christian, L'Énonciation impersonnelle ou le site du film, Paris : Méridiens Klincksieck, 1991.

Aurélie Ledoux est agrégée de philosophie, ancienne élève de l'ENS-Ulm, et vient de soutenir à l'université Paris-I Panthéon Sorbonne un doctorat sur les enjeux esthétiques et idéologiques des jeux d'illusion dans le cinéma américain contemporain ("Le cinéma américain peut-il être sceptique ? Les effets de “trompe-l'oeil” dans le cinéma américain contemporain (1984-2001)"). Elle est actuellement chargée de cours à l'université Paris Diderot-Paris 7.