Landscape - Le paysage comme lieu de transfert des pratiques artistiques entre l’Irlande, l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne de 1968 à nos jours

Jeudi 25 novembre 2010
9h à 21h
Centre Culturel Irlandais
5 rue des Irlandais
75005 Paris



Le contexte politique et institutionnel de l'Irlande du Nord a favorisé notamment la séparation radicale des spécificités artistiques et plus largement culturelles d'une triangulation République d'Irlande, Irlande du Nord et Grande-Bretagne. L'affirmation d'une identité plastique spécifique y a souvent semblé nécessaire. L'exposition 0044 organisée par la Crawford Municipal Gallery de Cork en 1999 a montré à quel point les artistes irlandais vivant en Grande-Bretagne partageaient une expérience, non pas celle d'appartenir à une identité nationale commune mais plutôt celle de vivre le déplacement, la migration et la rencontre avec une histoire personnelle, mais aussi collective.

Des accords de paix et du développement économique dans la région découlent des changements significatifs dans les politiques culturelles, les lieux d'expositions et les pratiques artistiques. Le statut de Tigre Celtique, renforcé par une accessibilité facilitée par des transports abordables, a modifié le champ des possibilités. Les échanges artistiques entre l'Irlande, l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne reposent souvent sur des parcours individuels d'artistes venant compléter une formation dans les écoles d'art britanniques, ou encore de la volonté de galeries telles que l'Orchard Gallery à Derry ou la Kerlin Gallery à Belfast puis Dublin.

La tradition du paysage, et en particulier ce qu'elle emprunte au 18e siècle, apparaît ici comme l'un des thèmes privilégiés de partage et de discussion entre l'histoire de l'art britannique et l'histoire de l'art irlandais. Willie Doherty est l'un de ces artistes qui témoignent d'une relation entre paysage, sublime burkien et langage, dans la lignée de l'Anglais Hamish Fulton.

Et si les transferts d'artistes irlandais vers l'Angleterre se sont ralentis ces dix dernières années (depuis Dorothy Cross, Kathy Prendergast ou encore Jaki Irvine), privilégiant plutôt les Etats-Unis, l'Allemagne, mais aussi l'Ecosse, cet état de fait risque de changer à nouveau dans un contexte de crise qui incite à une mobilité de proximité. L'atmosphère dynamique et éminemment critique qui règne à Dublin surprend quant à elle les artistes britanniques qui se rendent en Irlande où les pratiques sont souvent plus collectives et moins dictées par le marché qu'à Londres.

Le paysage servira de point de rencontre aux intervenants de ce colloque international qui interrogera la pertinence de cette notion dans le débat contemporain et la manière dont elle peut permettre d'articuler différences et fraternité sur les îles anglo-celtes.

Programme

Documents joints