La collection Gaignières : méthodes et finalités.

mercredi 31 mai 2006
18h

Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue Vivienne
75002 paris
accès : 6 rue des petits champs

Passionné par l'histoire de France, Roger de Gaignières (1644-1715) amasse en près d'un demi-siècle une collection considérable de manuscrits historiques, de portraits et de documents originaux ayant trait pour l'essentiel à la monarchie française et à l'histoire ecclésiastique depuis le règne de Clovis jusqu'à celui de Louis XIV. Dans cette entreprise, Gaignières ne se contente pas de collectionner des documents existants, il en constitue une grande partie : accompagné de ses copiste et dessinateur Barthelemy Rémy et Louis Boudan, il parcourt la France du Nord afin de recopier des chartes, des obituaires ou d'autres textes fondamentaux, relever des tombeaux, des épitaphes, des vues topographiques, copier des vitraux, des tapisseries, des objets d'art, des sceaux ou des portraits. Pour l'antiquaire, l'image est primordiale. Plus de 7300 dessins sont encore conservés aujourd'hui. C'est la partie iconographique de ce fonds qu'Henri Bouchot publie en 1891 dans son Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des Estampes et des Manuscrits de la BnF. Au vu de l'ampleur de la collection rassemblée par Gaignières et de sa dispersion arbitraire entre les différents départements des Manuscrits et des Estampes, l'inventaire de Bouchot est un véritable tour de force. Cette publication va cependant « figer » la connaissance de la collection Gaignières aux seuls dessins de vues topographiques, portraits, tombeaux et recueils de modes qui avaient été répertoriés par le savant et contribuer à séparer définitivement les sources graphiques de la documentation textuelle à laquelle elle se rattachait.
L'examen de celle-ci, conservée au département des manuscrits, montre qu'un nombre non négligeable de dessins ont été « oubliés » et que la plupart des croquis préparatoires ont été ignorés. Le recherche menée sur l'ensemble du fonds permet de comprendre la méthode mise en place par Gaignières et impose une nouvelle lecture des dessins rassemblés par l'illustre antiquaire.

Anne Ritz-Guilbert, spécialiste de l'enluminure médiévale, a soutenu sa thèse en 2005 sous la direction de Michel Pastoureau. Elle a publié différents travaux, notamment le Catalogue des manuscrits de Chambéry en collaboration avec Caroline Heid pour le CNRS. Elle vient d'achever son séjour à l'INHA comme chargée d'études et de recherche où elle a travaillé sur la collection Gaignières.

Contact : programmation@inha.fr