L’histoire de l’art en Lettonie

Mardi 15 novembre
18h

Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue vivienne
75002 paris
accès : 6 rue des petits champs

Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, l'Europe Centrale et Orientale, son histoire, sa culture et son art sont devenus l'objet d'un intérêt croissant en Europe occidentale et l'adhésion de la Lettonie à l'Union européenne en 2004 a accentué cette tendance. Dans le cadre du festival « Étonnante Lettonie », le Musée national des beaux-arts de Lettonie propose deux expositions mettant en valeur sa collection. Elles ont pour but de présenter au public français deux moments forts de l'histoire de l'art letton : l'héritage du modernisme classique (Le modernisme classique, l'art letton des années 20-30 du XXème siècle, Musée des Beaux Arts de Bordeaux, du 9 novembre 2005 au 12 février 2006) et l'œuvre du constructiviste russe d'origine lettone Gustavs Klucis (Gustavs Klucis, Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, du 18 novembre 2005 au 26 février 2006).

Pour aider à mieux comprendre ces expositions, le séminaire propose une brève introduction à l'histoire de l'art en Lettonie. Au milieu du XIXe siècle, la politique de russification du tsar Alexandre III contribue à la formation de la conscience nationale lettone. Néanmoins, sous l'influence russe, la plupart des artistes lettons partent faire leurs études à l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Cette Académie a ainsi formé, entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle, plusieurs générations d'artistes lettons dont certains deviendront les maîtres-fondateurs de l'école nationale lettonne comme Janis Valters, Janis Rozentals et Vilhelms Purvitis. En 1919, peu après la déclaration d'indépendance de la Lettonie (le 18 novembre 1918), l'artiste letton Vilhelms Purvitis fonde à Riga l'Académie des beaux-arts, qui est encore aujourd'hui la principale école supérieure d'art en Lettonie. Sur son initiative, sont organisés des concours et même une exposition d'art moderne français (en mars 1939 à Riga) et durant l'été 1939, a lieu à Paris, au Musée de Paume, une exposition d'art letton contemporain.
À cette époque également, beaucoup d'artistes lettons étudient à Paris. La source d'inspiration principale au début des années 1920 est le cubisme, qu'ils découvrent aussi à Moscou, dans la galerie de Sergei Chthukine. Après la déclaration d'indépendance, la plupart des artistes qui étudient à Paris rentrent en Lettonie. En 1920, ils fondent le Groupe d'artistes de Riga. Beaucoup d'entre eux retourneront à plusieurs reprises à Paris et entretiendront des liens privilégiés avec les artistes français, en particulier avec Juan Gris, et l'équipe d'édition du magazine « L'Esprit Nouveau ». L'exposition du Musée des beaux arts de Bordeaux présente une sélection des meilleurs exemples du modernisme letton, réalisés sous l'influence du cubisme français. Ce sont, pour la plupart, des travaux des membres du Groupe d'artistes de Riga : (18 artistes, 80 œuvres : peintures, dessins, sculptures, décors de théâtre et esquisses de costumes, ainsi que la porcelaine de l'atelier Baltars). A Strasbourg, l'exposition est concentrée autour de l'œuvre de Gustavs Klucis (1895-1938), un des fondateurs du photo-montage et un représentant illustre de l'art constructiviste russe. Au delà de la présentation de ces deux expositions, la table ronde permettra de traiter des liens artistiques entre la Lettonie et la France.

Intervenants :

  • Mara Lace, historienne d'art, directrice du Musée national des beaux-arts de Lettonie, responsable de l'organisation du centième anniversaire du Musée national des beaux-arts de Lettonie (MNBAL) ;
  • Dace Lamberga, historienne d'art, coordinatrice d'expositions au Musée national des beaux-arts de Lettonie ;
  • Irena Buzinska, historienne d'art, coordinatrice d'expositions au Musée national des beaux-arts de Lettonie, commissaire de l' exposition Gustavs Klucis , Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg ;
  • Ginta Gerharde-Upeniece, historienne d'art, directrice adjointe du Musée national des beaux-arts de Lettonie, responsable du programme sur les liens artistiques entre la Lettonie et la France ;
  • Laima Slava, historienne d'art, éditrice en chef de la maison d'édition Neputns , maison d'édition spécialisée en littérature sur l'art et catalogues d'expositions.

Modérateur : Eric Darragon, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

contact : jerome.foti@inha.fr