L’histoire de l’art depuis Walter Benjamin

L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin
Images re-vues, Hors-serie n° 2 coordonné par Giuliana Ravviso

(www.imagesrevues.org)

Walter Benjamin (1892-1940) est depuis longtemps connu comme l'une des figures majeures de la réflexion philosophique, historique et littéraire. Quels que soient ses objets d'étude, Benjamin a toujours été guidé par « la conviction que s'il est bien vrai que le vivant succombe aux ravages du temps, le processus de décomposition est simultanément processus de cristallisation ; que dans l'abri de la mer ( ...) naissent de nouvelles formes et configurations cristallisées qui, rendues invulnérables aux éléments, survivent et attendent seulement le pêcheur des perles qui le portera au jour : comme éclats de pensée ou bien aussi comme immortels Urphänomene. » (Hannah Arendt)

Pour Images re-vues, le travail de Benjamin n'a pas été seulement une référence obligée mais, du fait de sa richesse, de sa complexité, de sa critique esthétique, ne cesse de représenter un modèle incontournable. Il nous est donc apparu comme une évidence que, les actes du colloque « L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin »– organisé par l'EHESS-CEHTA et l'INHA, sous la direction scientifique de Giovanni Careri et de Georges Didi-Huberman à l'INHA, les 5 et 6 décembre 2008 – devaient être publiés dans notre deuxième dossier Hors-série.

Ces journées d'étude ont été l'occasion de s'interroger sur l'actualité de la pensée de Benjamin dans le domaine de l'art, en choisissant de se concentrer sur la pertinence des outils conceptuels élaborés par Benjamin pour la recherche contemporaine en théorie et histoire de l'art et sur sa conception de l'histoire de l'art.La variété de thèmes des communications – l'ouverture de l'histoire de l'art à la « culture mineure », la dimension politique de l'art, la relation dialectique entre image et temporalités dans leurs relations à l'histoire, l' « ivresse des images », la relation entre éthique et esthétique dans la conception benjaminienne de la technique, les champs d'application de l'anachronisme – ont montré « qu'une histoire de l'art plurielle, depuis Benjamin, existe déjà, dont le dénominateur commun est peut-être la prise en compte des temporalités enchevêtrées propres à la vie des images, dans leurs relation complexes au réel. » (Giovanni Careri)

Giuliana Ravviso