L’établissement de la photographie dans le paysage culturel français (1969-1981) : les nouveaux organes de diffusion de la photographie

Jeudi 3 juillet 2008
9h00-17h30

Galerie Colbert
Salle Camille Jullian
2 rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6 rue des Petits Champs

Jusqu'à la fin des années 1960, la photographie reste en France sur des principes de légitimation anachroniques. Si les reporters se sont regroupés dès les années 1940 en agences et forment des corporations établies, les créateurs se réunissent toujours dans des photo-clubs et peinent à offrir une place à leur pratique au sein des Beaux-Arts. En 1968, les révoltes de mai et leurs remises en cause de la société mettent sur le devant de la scène des techniques d'images qui prennent le contre-pied des beaux-arts académiques. Affiches, graphismes, et photographies se trouvent propulsés comme contre modèles et les années 1970 marquent l'entrée de ces techniques annexes dans le champ artistique comme un renouveau possible de l'art contemporain français.

L'étude de l'introduction de la photographie dans ce champ artistique français des années 1970 en est symptomatique. Avant 1968, seul le musée de Bièvre était dédié à l'histoire de la photographie. A partir de 1969, de nombreux organes de diffusion sont mis en place et peuvent schématiquement se diviser en deux pôles concomitants. D'un côté, l'entrée de la photographie dans les beaux-arts, par la mise en place de collections au sein des instituions – BNF (1969), le musée Réattu à Arles (1971), Le Centre Georges Pompidou et le musée d'art moderne de la ville de Paris (1977) – et le rôle croissant qui lui est accordé dans les nouvelles revues artistiques : Opus International, Les Chroniques de l'art vivant, ou encore Art Press . De l'autre côté, la photographie créée ses propres organes de diffusion. Agathe Gaillard donne le ton en ouvrant sa galerie entièrement consacrée à la photographie en 1975, puis d'autres évènements marquent l'entrée de la photographie dans le champ culturel français : le Festival d'Arles est créé en 1970, suit la galerie du Château d'eau initiée par le photographe Jean Dieuzaide. Le discours sur la photographie s'élabore alors et cherche à convaincre un public plus large à travers la création de revues consacrées au médium comme Zoom.

Les années 1970 sont donc significatives d'un cheminement intellectuel et institutionnel de la photographie dont on constate la progression confirmée par la place que lui fait la nouvelle politique de gauche menée par Jack Lang avec l'arrivée au pouvoir en 1981 de François Mitterrand. Cette période des années 1970 est charnière et fera l'objet d'une étude approfondie lors de la journée de colloque.

Anaïs Feyeux : anais.feyeux@gmail.com
Julie Jones : jones.jmc@gmail.com
et Marie Gautier : gautiermarie@wanadoo.fr

www.arip-photo.org

Programme

  • Matinée

Théorie et critique : La constitution d'un discours en photographie

9h00
Modération Paul-Louis Roubert (Maître de conférence, Théorie de la photographie, Paris VIII)

9h15
Sandrine Laroche (Titulaire d'un DEA « Histoire de l'art, Culture et Société », Paris X)
Des pages de presse aux cimaises des musées. L'entrée du photoreportage dans le champ artistique.

10h00
Alexandre Quoi (Doctorant, ATER, Paris IV)
Ils se disent peintres, ils se disent photographes : La diffusion du photoconceptualisme en France dans les années 1970.

10h45
Marie Gautier (Doctorante, Paris I)
Comprendre l'art moderne : utilisation de la photographie comme outil théorique, l'exemple de Jean Clair.

11h30
Anne-Cécile Guilbard (Membre de l'équipe de recherche sur la pluralité en esthétique, enseignante à Poitiers)
Hervé Guibert et l'entrée de la critique photo au journal Le Monde en 1977

12h15
Discussion

  • Après-midi

L'intégration de la photographie dans le champ culturel français

14h30
Modération Michel Poivert (Professeur à l'université de Paris I, Président de la Société Française de photographie)

15h00
Léo Martinez (Doctorant, Université du Mirail-Toulouse)
La Galerie municipale du château d'eau et les Rencontres d'Arles, Jean Dieuzaide et Lucien Clergue.

15h45
Raphaële Bertho (Doctorante EPHE et TU de Dresde, Collège doctoral européen « Ordres, Écrits et symboles »)
Aux origines de la Mission Photographique de la DATAR

16h30
Alexander Streitberger (Professeur, Université de Louvain-la-Neuve) « Rendre hommage à ces morts » : L'église comme lieu d'exposition pour la photographie.

17h15
Discussion. Bilan de la journée

17h30
Cocktail