L’art social en France, de la Révolution à la Grande Guerre

16-17 juin 2011
Galerie Colbert
2, rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6, rue des Petits-Champs


L'examen de l'émergence historique de l'idée d'art social, de son évolution et de son impact sur les artistes permet de revenir sur l'un des idéaux fondateurs de la France postrévolutionnaire. Cet idéal s'inscrit dans les débats sur l'utilité sociale de l'art qui font suite au déclin de la monarchie et de l'Église, et se diffuse dans des textes de différentes natures : doctrines politiques, manifestes littéraires, critiques d'art, rapports d'exposition et traités philosophiques. Prenant sa source dans la diversité des systèmes élaborés par le saint-simonisme, le fouriérisme et le socialisme chrétien, il résonne, dans le contexte républicain, de la génération de Jules Ferry jusqu'au solidarisme. De manière générale, cette approche pose la question de la fonction sociale de l'art dans une société industrielle et marchande, alors que les artistes se sont efforcés de gagner leur autonomie en affirmant leur originalité et la force expressive de leur individualité. Elle a ainsi généré de nombreux débats dans les champs artistique, littéraire et philosophique, en lien avec les idéologies de la période et les discours élaborés en Grande-Bretagne, en Belgique ou en Russie. Des saint-simoniens à Georges Sorel, la pensée politique s'en est également emparée.

Des discours à la pratique, l'écart a pu être important. Néanmoins, l'idée d'art social a pesé d'un poids déterminant dans l'abolition des hiérarchies, l'extension du concept d'art et le développement des arts du spectacle, du décor (privé ou public) et du rationalisme industriel. Sans prétendre épuiser la question, les interventions proposées permettront de replacer l'idée d'art social dans la longue durée et d'en découvrir les acteurs.



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