Histoire sociale de l’art, histoire artistique du socialProgramme d’accueil, de réflexion et de rencontre 2008-2010Fondation de France - INHA

Mardi 21 avril 2009
18h-20h
Galerie Colbert
Salle Peiresc

2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des Petits Champs

Hadrien (empereur romain de 117 à 138 après JC), ainsi que l'art et les initiatives qui lui sont associés, sont régulièrement décrits comme « philhelléniques » et considérés comme reflétant l'importance croissante que prit la culture grecque dans la société romaine au deuxième siècle. Ainsi des phénomènes iconographiques sans précédents sont fadement étiquetés comme les « manifestations de cet hellénisme » (par exemple, le fait qu'Hadrien fut le premier empereur représenté d'une barbe, et le seul qui ait promu un culte voué à son jeune amant). Ces images et avec elles, l'histoire de l'art, au lieu d'être érigées en processus d'explication, sont réduits à la description.

Comme le souligne Latour, c'est le social lui-même qui demande explication. Nous pourrions donc interroger la particularité de ce moment précis de l'histoire. A quoi ressemble « l'hellénisme » ? Et qu'en était-il de la place de l'individu, ou de « l'autochtone » ? La manière dont les images intègrent des données sur la société peut faire paraître naturel le statu quo. Cette conférence rendra certes compte de l'agencement (agency) de l'iconographie d'Hadrien et de son amant Antinoüs. Mais elle ne s'arrêtera pas là. Suggérer que la lecture de l'art fait la société et non pas l'inverse demeure une vision tristement unilatérale.

Je m'appuierai plutôt ici sur la récente exposition des portraits d'Antinoüs que j'ai dirigée à l'Institut Henry Moore de Leeds afin d'exposer les différents modes d'engagement physique et érotique que son image a pu susciter. Ce faisant, cette conférence mettra l'accent sur les notions de subjectivité et d'interaction plutôt que sur celles de contexte et de signification, et fera correspondre « l'œil de l'époque » à quelque chose de plus transhistorique. Cela demandera aussi de réintroduire la notion du Beau. Il ne s'agit pas là de la question de « l'art pour l'art », mais de comprendre le besoin fondamental d'art que la société peut avoir.

Dr Caroline Vout

  • L'argument du programme Histoire sociale de l'art, histoire artistique du social, ainsi que les modalités de sa mise en œuvre, le détail de ses rencontres, manifestations et publications sont accessibles sur le site de l'INHA : www.inha.fr/spip.php ?rubrique351

Renseignements :
Sarah Linford
Pensionnaire Fondation de France à l'INHA
Coordinatrice du programme
01 47 03 85 19

Sophie Triquet
Chargée d'études Fondation de la France à l'INHA
01 47 03 85 24

Constance Moréteau
Chargée de documentation Fondation de France à l'INHA
01 47 03 85 20

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